L'indépendance de la Corse est un sujet qui refait surface avec intensité. Les déclarations d'Emmanuel Macron en faveur d'une autonomie, envisageant l'intégration de la Corse dans la Constitution française, ont ravivé les espoirs des nationalistes. Cependant, la méfiance persiste. Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, a surpris en affirmant que Paris était prêt à envisager cette autonomie.

L'économie corse peut-elle être indépendante ?

La viabilité économique de la Corse indépendante est une question épineuse. Contrairement à la Catalogne ou l'Écosse, l'économie corse dépend largement des subventions de la métropole. Avec environ 20 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté, l'indépendance pourrait entraîner une chute brutale du PIB et une explosion du chômage. Les économistes tirent la sonnette d'alarme : une Corse indépendante pourrait être confrontée à une crise économique majeure.

Jean-Guy Talamoni, leader de Corsica Libera, accuse l'État français d'avoir délibérément affaibli l'économie corse pour maintenir sa dépendance. Il reste toutefois optimiste quant à la capacité de l'île à se réinventer économiquement. Selon lui, une gestion autonome des ressources locales permettrait de dynamiser l'économie et de réduire la pauvreté.

L'autonomie, la bonne solution pour la Corse ?

Pour certains, l'autonomie est une solution viable. Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, voit en elle une opportunité de gestion plus adaptée aux spécificités de l'île. Il prône un transfert de pouvoir législatif à l'Assemblée de Corse, tout en conservant certains domaines régaliens sous le contrôle de l'État. Cette autonomie permettrait d'ajuster les lois locales aux besoins réels de l'île, notamment en matière d'urbanisme et de fiscalité.

Mais une Corse 100 % indépendante, est-ce possible ?

D'autres, comme Jean-Martin Mondoloni du groupe U Soffiu Novu, considèrent l'autonomie complète ou l'indépendance comme économiquement suicidaires. Ils soulignent que la Corse, dépendante du tourisme et des services publics, ne pourrait survivre sans les subventions françaises. De plus, les sondages indiquent que si les Corses soutiennent une certaine autonomie, ils restent majoritairement opposés à l'indépendance.

L'indépendance de la Corse reste un rêve pour certains et un cauchemar pour d'autres. Les défis économiques sont immenses, et les promesses politiques souvent vides. Si l'autonomie peut offrir une gestion locale plus adaptée, elle ne résoudra pas tous les problèmes économiques de l'île. La clé réside peut-être dans un compromis intelligent, où l'autonomie et le soutien de l'État français se combineraient pour offrir à la Corse un avenir plus stable et prospère. Seule une volonté politique réelle et des actions concrètes pourront changer la donne.